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La fureur de la foi

14 mai 2012

Kerouac, une religion en lien avec les élèments qui frise le mysticisme

 

Sur la route de Kerouac, chef d'oeuvre de la "beat generation" porte aussi en son sein une certaine parole théologique.

"je me demandai ce que l'esprit de la montagne pouvait penser et je levai les yeux et je vis des pins sous la lune et des spectres de vieux mineurs et ça me posait des problèmes(...) franchissant la nuit, par les plaines de l'Est, un vieil homme à cheveux blancs venait sans doute à nous avec la parole, il arriverait d'une minutes à l'autre et nous ferait taire"

 

Içi, l'appréciation du paysage est l'occasion de nourrir une réflexion métaphysique, emplie de visions.

"On s'allongea sur le dos, regardant le plafond et nous demandant ce que dieu avait bien pu fabriquer pour faire la vie si triste"

 

"La chose étrange, c'était qu'à la porte à côté de chez Rémi habitait un nègre appelé M Snow, dont le rire, j'en fais le serment sur la bible, était vraiment, tout compte fait, le rire le plus puissant du monde entier"

 

"je levai les yeux vers le ciel et demandai à dieu qu'il accorde aux petites gens que j'aimais une meilleure chance au départ et davantage de possibilités d'arriver à quelque chose dans la vie. personne ne m'écoutait là haut. j'aurais pu m'en douter. Ce fut Terry qui me ravigota l'âme"

 

"Tout est beau, dieu existe, nous avons l'intuition du temps. Tout ce qui a été affirmé depuis les Grecs est faux. On se rend compte de rien avec la géométrie et les systèmes géométriques de pensée. Tout est dans ça(...) et non seulement cela, mais encore nous comprenons l'un et l'autre que je n'aurais pas le temps d'expliquer pourquoi je sais et tu sais que dieu existe. (...) Les difficultés, tu vois, c'est le terme générique, qui désigne ce en quoi dieu existe"

 

"la mort nous rejoindra avant le paradis. La seule chose après laquelle nous languissons durant notre existence, qui nous fait soupirer et gémir et souffrir toutes sortes de doucereuses nausées, c'est le souvenir de quelque félicité perdue que l'on a sans doute éprouvée dans le sein maternel et qui ne saurait se reproduire que dans la mort. Mais qui souhaite mourir ?"

 

"tu noteras l'étrange nom biblique qu'elle porte et l'étrangeté de ce personnage biblique qui nous a fait arrêter içi une fois de plus, et que toutes les choses sont universellement liées, de même que la pluie met tout en connection à la surface de la terre par effet magnétique"

 

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10 avril 2012

Terrence Malick : La nature et la grâce

 Le cinéma de Terrence Malick et en particulier le film the tree of life témoigne de sa philosophie panthéiste qui affirme que dieu ne fait qu'un avec la nature. Dans tous ces films, il y a une sorte d'exaltation de la nature, qui est double. Une nature prolifique, généreuse, donnant les fruits, les légumes, incarnant la beauté, et une nature meurtrière, agressive, lave en fusion, orages, foudre.

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La nature dans the tree of life représente la figure du père, sévère, brutal, et à la fois tendre, aimant. Son côté perfectionniste et rigoriste rapelle le dieu hébraique à la fois protecteur et sévère. Le film commence par une citation du livre de job, dans laquelle dieu interpelle l'homme "Ou étais-tu quand j'ai fondé le monde ?" Dieu lance des défis à l'homme tout en veillant sur lui.

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Il n'y a pas chez Malick de nostalgie de l'eden, la nature est à la fois prodigieuse et dangereuse.

La grâce véhiculée par la femme représente le réconfort, l'acceptation du monde, la bonté, la générosité à l'égard de ses enfants, c'est également la beauté, et non dieu, puisque dieu, dans le film, est celui qui punit. La femme incarne la création, elle est celle qui donne naissance, qui ouvre au monde. La grâce de la mère apparait par moment lorsqu'elle se trouve en état d'apesanteur, flottant dans le ciel, en lévitation, comme peuvent l'être les mystique

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Le cinéma de Malick est un cinéma liquide, fondé sur les associations d'images et les ruptures. C'est un cinéma de poésie, qui laisse la part belle au naturel.

La musique a également un rôle important. La symphonie n3 de Mahler se termine par un largo, c'est à dire un mouvement apaisé mélancolique d'acceptation. C'est la conclusion de the tree of life, dans cette scène sur la plage après l'apocalypse qui rassemble tout le monde, chacun acceptant le monde dans sa cruauté comme dans son bonheur.

le monologue a également un motif musical, c'est un oratorio, la voix qui murmure, suggère, invoque dieu. l'image du flamboiement présente dans les différentes étapes de the tree of life représente le buisson ardent, la révélation de dieu à Moise avant l'exode.

la citation de job est l'un des passages les plus magnifiques de la bible, et l'un des rares ou non seulement l'homme interpelle dieu, mais ou dieu interpelle l'homme. Le père de famille, à l'image de Job, résumant tous les malheurs du monde, finit par accepter sa condition. C'est exactement la parabole du film : the tree of life commence par la perte de l'être aimé et se termine par une sorte d'acceptation du monde dans ce qu'il y a de plus tragique, d'optimiste ou de vital.

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"Ou étais tu quand je posais les fondements du monde ?

Indique le moi, toi qui possèdes la sagesse.

Qui a réglé les mesures de la terre (tu le sais sans doute) ?

(...)

As tu, depuis que tu existes donné des ordres au matin ?"

9 avril 2012

Comment j'en suis arrivée là.

 

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Tout a commencé lors de mon voyage au Sri Lanka, l'été dernier. On ne cessait de me demandait si j'étais chrétienne, et lorsque je répondais que oui, on m'amenait avec plaisir dans des églises, comme si cela allait me ravir. 

Moi je préférais découvrir les temples hindous et bouddhistes, même si ce n'était pas ma religion. 

J'ai compris à quel point j'avais tord de pas m'interesser plus que ça à la théologie, quand j'ai vu à quel point le peuple Sri Lankais se définissait en priorité par son appartenance religieuse et ethnique. 

Les cinghalais ne tarissaient pas d'éloges sur leur Bouddha, je me rapelle très bien les verres de lait et les fleurs de lotus que la jeune fille d'Ambalangoda lui offrait à longueur de journée. Sa force, c'était la determination avec laquelle elle priait, et la douceur qu'elle mettait dans sa vie. 

En France, je me suis dit qu'on ne croyait pas. 

En regardant à la télévision une émission "spéciale littérature du sud des Etats-Unis", j'ai su que c'était là bas que je voulais repartir, dans les terres sauvages de Georgie, le long du Mississippi, et en Louisiane bien sur.

Mais je ne savais pas exactement quoi y faire.

Puis j'ai découvert le cinéma de Terrence Malick, dépeignant un sud profondemment lyrique, sensoriel, et metaphysique aussi, tout plein d'interrogations concernant dieu. 

Je tenais mon sujet.

J'ai lu des livres, rencontré des gens, et j'avais ma problématique : rencontrer les baptistes du sud, cette branche très particulière du protestantisme qui pullue aux alentours du grande fleuve. 

Pour cela, je savais qu'il allait falloir que je fasse un gros travail sur moi, c'est pourquoi depuis quelques mois, je tente de cheminer spirituellement, je me remets en question, je tente de comprendre le discours religieux. 

Ce n'est pas facile car je crois profondemment en l'homme, et à son esprit d'entreprise. J'ai du mal à tout remettre entre les bras d'un tout puissant.

Malgré tout, j'assiste régulièrement à des messes catholiques, et à des cultes protestants, je rencontre des pasteurs, je tente de trouver une consistance religieuse dans la littérature, le cinéma, la peinture, et croyez moi, il y a de quoi écrire un roman !

J'ai crée ce blog pour commencer à mettre en forme mes réflexions, il m'accompagnera également pendant mon voyage dans le sud des USA dans quelques mois.

Bonne visite ! 

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